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RÉPONSE


Oui ! souvent, il est vrai, dans l’air qui m’environne
Passent brillans et beaux des rêves enchanteurs ;
Puis, la réalité m’étreint, et je frissonne,
Et, faible, au désespoir mon ame s’abandonne,
Et je verse des pleurs.

Cependant ne crois pas que je reste vaincue ;
Non ! les maux d’ici-bas redoublent ma fierté ;
Bientôt, se relevant, ma pensée abattue
Embrasse l’univers et de son étendue
Franchit l’immensité.

Loin de ce lieu d’exil où mon ame se glace,
Où nul rayon d’espoir ne vient luire à mes yeux,
S’élançant par-delà les mondes et l’espace,
Elle cherche plus haut et son but et sa place :
Elle cherche les cieux.