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autour de moi les angoisses et la terreur, aujourd’hui, ô ma fille, que dans ce séjour agréable à Dieu tu renais sous de plus heureux auspices, qu’au mépris du fol amour d’un monde aveugle, tu t’enchaînes toi-même de liens d’or et de nœuds sacrés, mon tendre amour, éclairé par une foi vive, contemple ce dur et humble état que tu embrasses avec tant de joie et de sécurité, et, l’œil humide des plus douces larmes, je bénis, je me rappelle avec un sentiment de bonheur ce grand péril où je fus exposée pour toi. » Cette dame mourut à Brescia en 1789.

FÉRANDIÈRE (Marie-Anne Petitan, marquise de la), née à Tours en 1736, mariée en 1756 à Louis Antoine Rousseau de la Férandière, capitaine au régiment de Champagne. Elle cultiva avec succès la poésie. Le Mercure et l’Almanach des Muses s’enrichirent de ses productions. On a de cette dame un volume de fables, imprimé plusieurs fois, in-12 et in-18. Elle mourut en 1819.

FERNIG (les demoiselles de), Félicité âgée de seize ans, et Théophile, de treize. Leurs noms méritent de passer à la postérité, et leur héroïsme servira d’exemple au plus brave militaire. Au commencement de la guerre, en 1792, les demoiselles Fernig vivaient paisiblement chez leur père, greffier au bourg de Mortagne, à quatre lieues de Valenciennes. C’est dans ce lieu que commencèrent les premières hostilités, et à la porte de M. Fernig furent tirés les premiers coups de fusil par les troupes autrichiennes. La garde nationale, seule force qui défendît alors la frontière, commandée par M. Fernig père, était tantôt repoussée, tantôt repoussant. Les demoiselles Fernig, craignant pour les jours de leur père, revêtent les habits de leur jeune frère,