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peu qu’on la trouvât en faute, elle humble, elle modeste et charmante quand son amour-propre était flatté. Comme il était le grand ressort de sa vie, la satisfaction et la bonne humeur de Françoise étaient en proportion directe de la difficulté des choses qu’on lui demandait. Celles qu’elle avait à faire à Balbec étaient si aisées qu’elle montrait presque toujours un mécontentement qui était soudain centuplé et auquel s’alliait une ironique expression d’orgueil quand je me plaignais, au moment d’aller retrouver mes amies, que mon chapeau ne fût pas brossé, ou mes cravates en ordre. Elle qui pouvait se donner tant de peine sans trouver pour cela qu’elle eût rien fait, à la simple observation qu’un veston n’était pas à sa place, non seulement elle vantait avec quel soin elle l’avait « renfermé plutôt que non pas le laisser à la poussière », mais prononçant un éloge en règle de ses travaux, déplorait que ce ne fussent guère des vacances qu’elle prenait à Balbec, qu’on ne trouverait pas une seconde personne comme elle pour mener une telle vie. « Je ne comprends pas comment qu’on peut laisser ses affaires comme ça et allez-y voir si une autre saurait se retrouver dans ce pêle et mêle. Le diable lui-même y perdrait son latin. » Ou bien elle se contentait de prendre un visage de reine, me lançant des regards enflammés, et gardait un silence rompu aussitôt qu’elle avait fermé la porte et s’était engagée dans le couloir ; il retentissait alors de propos que je devinais injurieux, mais qui restaient aussi indistincts que ceux des personnages qui débitent leurs premières paroles derrière le portant avant d’être entrés en scène. D’ailleurs, quand je me préparais ainsi à sortir avec mes amies, même si rien ne manquait et si Françoise était de bonne humeur, elle se montrait tout de même insupportable. Car se servant de plaisanteries que dans mon besoin de parler de ces jeunes filles je lui avais faites sur elles, elle prenait un air de me révéler ce que j’aurais mieux su qu’elle si cela