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trèrent seulement dans l’insensibilité, dans l’inanité du regard, une exagération à défaut de laquelle rien ne les eût différenciés de miroirs sans vie. Puis fixant sur moi ces yeux durs comme s’il eût voulu se renseigner sur moi, avant de me rendre mon salut, par un brusque déclenchement qui sembla plutôt dû à un réflexe musculaire qu’à un acte de volonté, mettant entre lui et moi le plus grand intervalle possible, allongea le bras dans toute sa longueur, et me tendit la main, à distance. Je crus qu’il s’agissait au moins d’un duel, quand le lendemain il me fit passer sa carte. Mais il ne me parla que de littérature, déclara après une longue causerie qu’il avait une envie extrême de me voir plusieurs heures chaque jour. Il n’avait pas, durant cette visite, fait preuve seulement d’un goût très ardent pour les choses de l’esprit, il m’avait témoigné une sympathie qui allait fort peu avec le salut de la veille. Quand je le lui eu vu refaire chaque fois qu’on lui présentait quelqu’un, je compris que c’est une simple habitude mondaine particulière à une certaine partie de sa famille et à laquelle sa mère, qui tenait à ce qu’il fût admirablement bien élevé, avait plié son corps ; il faisait ces saluts-là sans y penser plus qu’à ses beaux vêtements, à ses beaux cheveux ; c’était une chose dénuée de la signification morale que je lui avais donnée d’abord, une chose purement apprise, comme cette autre habitude qu’il avait aussi de se faire présenter immédiatement aux parents de quelqu’un qu’il connaissait, et qui était devenue chez lui si instinctive que, me voyant le lendemain de notre rencontre, il fonça sur moi et, sans me dire bonjour, me demanda de le nommer à ma grand’mère qui était auprès de moi, avec la même rapidité fébrile que si cette requête eût été due à quelque instinct défensif, comme le geste de parer un coup ou de fermer les yeux devant un jet d’eau bouillante et sans le préservatif de laquelle il y eût péril à demeurer une seconde de plus.