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Qu’elle est également inadmissible dans la théorie chrétienne ou ecclésiastique, qui la condamne ;

Qu’elle l’est de nouveau dans le système féodal, qui subalternise toutes les possessions et lui oppose le fief ;

Qu’elle a été condamnée par les auteurs latins comme contraire à la liberté et à la nationalité romaines, latifundia perdidere Italiam ;

Qu’elle est inadmissible enfin dans le système de centralisation politique ; qu’à ce point de vue encore elle a été seulement tolérée par Robespierre, et qu’elle est encore aujourd’hui repoussée, avec raison, par les Jacobins.

Il n’y a qu’un point de vue où la propriété se puisse admettre : c’est celui qui, reconnaissant que l’homme possède de son fonds la JUSTICE, le faisant souverain et justicier, lui adjuge en conséquence la propriété, et ne connaît d’ordre politique possible que la fédération.

Ainsi je vais consolider toute ma critique antérieure par des considérations d’histoire et de politique, et montrer à la fin que si la propriété est une vérité, ce ne peut être qu’à une condition : c’est que les principes de Justice immanente, de Souveraineté individuelle et de Fédération soient admis.

Sancta sanctis.

Tout devient juste pour l’homme juste ; tout petit se justifier entre les justes. — Ainsi l’œuvre de chair est permise en mariage, et se sanctifie ; mais malheur à l’homme qui se comporte avec une épouse comme avec une courtisane.

Beati pacifici, quoniam ipsi possidebuni terram.