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Et qu’en aura-t-il coûté à l’État pour produire toutes ces choses ? — Rien.

Quel effort de génie pour résoudre ces insolubles problèmes ? — Aucun.

Quel coup de la puissance souveraine pour terrasser ces monstres ? — Pas une chiquenaude.

« Les maladies ne se guérissent point, comme l’on croit, par une action directe, curative ou créatrice des remèdes, — nous disait un médecin de nos amis ; —les médicaments, quels qu’ils soient, comme les opérations de la chirurgie, ne servent qu’à mettre les forces organiques En Présence d’elles-mêmes, et, cette mise en présence effectuée, la nature se guérit toute seule. »

Nous avons mis en présence les forces productives, et la société se guérit d’elle-même. L’Empereur peut régner : ni lui ni personne ne gouverne plus.

15. Une plaie de la société moderne, fondée tout entière, comme nous l’avons dit au début de ce projet, sur la division et l’aliénation inintelligente du domaine public et l’antagonisme universel, est la concurrence subversive, déloyale, destructive du travail et des capitaux. Nous manquerions à notre devoir si nous ne rappelions pas ici l’ouvrage, plein d’éloquence, et qui produisit, il y a une douzaine d’années, une sensation si vive, de M. Louis Blanc.

Une autre plaie est celle de la contrefaçon, à laquelle viennent se joindre la falsification, l’intoxication, la fraude, le vol.

Un troisième fléau, plus hideux encore, parce qu’il vient de plus haut, est le chancre de l’agiotage qui, des sommités de la finance se propageant jusqu’aux paysans et aux portiers, fait déserter pour la Bourse le travail et la culture, et défie toutes les habiletés de la police judiciaire, toutes les rigueurs du parquet.

La nouvelle institution met fin à toutes ces pratiques détestables.

La concurrence reprend ce caractère d’honneur, d’émulation libérale et féconde qui fit d’elle une des forces de la