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devraient être rejetés, s’ils marchaient séparément, cette opposition est le fondement même de l’économie sociale et du droit public : sauf à nous à la gouverner et à la faire agir selon les lois de la logique.

Que faisaient les apologistes de la propriété ? Les économistes de l’école de Say et de Malthus ?

Pour eux, la propriété était un sacrement qui subsistait seul et par lui-même, antérieurement, et supérieurement à la raison d’État, indépendamment de l’État, qu’ils déprimaient au delà de toute mesure.

Ils voulaient donc la propriété indépendamment du droit, comme ils veulent encore la concurrence indépendamment, du droit ; la liberté d’importation et d’exportation, indépendamment du droit ; la commandite industrielle, la Bourse, la Banque, le salariat, le fermage, indépendamment du droit. — C’est-à-dire que dans leurs théories de la propriété, de la concurrence, du crédit, non contents de professer une liberté illimitée, une initiative illimitée, que nous voulons aussi, ils font abstraction des intérêts de collectivité, qui sont le droit ; ne comprenant pas que l’économie politique se compose de deux parties fondamentales : la description des forces et phénomènes économiques en dehors du droit, et leur régularisation par le droit.

Qui oserait dire que l’équilibration de la propriété, comme je l’entends, est sa destruction même. Quoi donc ! N’y aura-t-il plus de propriété, parce que le fermier participera à la rente et à la plus-value ; parce que