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ou, si l’on aime mieux, le seul obstacle à l’importation des produits similaires, est dans les distances. Quand une nation petit aller faire concurrence à une autre nation jusque chez elle, lui enlever son propre marché, supporter pour cela, en sus des frais ordinaires de production, des frais considérables de transport, cela prouve que la nation ainsi attaquée et vaincue est décidément incapable, ou bien qu’elle est mal administrée, mal exploitée, surchargée d’impôts, de frais parasites ; cela prouve qu’elle a besoin d’une réforme. (Consulter sur toute cette matière, Organisation du Crédit, Théorie de l’Impôt, Système des Contradictions économiques, tome II, chap. IX. )

C’est ainsi que doivent s’opérer le nivellement et la consolidation de la propriété, à peine, pour celle-ci, de retomber en tutelle, et pour la société de recommencer une carrière de révolutions et de catastrophes. Et, pour revenir a la pensée fondamentale de ce livre, c’est ainsi que la propriété, en s’entourant des garanties qui la rendent à la fois plus égale et plus inébranlable, sert elle-même de garantie à la liberté et de lest à l’État. La propriété consolidée, moralisée, entourée d’institutions protectrices, ou, pour mieux dire, libératrices, l’État se trouve élevé au plus haut degré de puissance, en même temps que le gouvernail reste aux mains des citoyens. La politique devient une science, mieux que cela, une forme de la Justice ; l’intérêt particulier devenant identique à l’intérêt général, chaque citoyen est en mesure d’apprécier, d’après le contre-coup qu’il éprouve dans