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produit moins. Donnez donc l’éducation aux masses, instruisez les paysans, inspirez à tous le sentiment de leur dignité, apprenez-leur à connaître leur pouvoir et leurs droits : bientôt vous verrez le salariat et la domesticité diminuer, les conditions du fermage changer et peu à peu les propriétés se ramener les unes les autres à l’étendue moyenne de ce que peut faire valoir une famille de paysans, forte de bras, d’intelligence et d’union. Rien alors n’empêche que, plusieurs famines s’associant pour certaines opérations, les avantages de la grande culture se trouvent unis à ceux de la petite propriété ; alors, la dissolution des vastes domaines devient inévitable, et toute agglomération nouvelle impossible.


Ce que je viens de dire n’est que l’indice d’un premier moyen, qui serait encore insuffisant si, pour tout le reste, l’anarchie économique continuait d’exister, le capitalisme de pressurer le travail, et l’abus de centralisation d’entraver la société et de dévorer l’État. C’est donc à de nouveaux auxiliaires que nous devons maintenant faire appel.


§ 2. — Système de garanties ; influence des institutions.

Parmi les institutions déterminatives de liberté et d’égalité, et dont l’existence antérieure ou postérieure à l’établissement de la propriété, est de droit, je compte : 1º la séparation des pouvoirs de l’État ; 2º la décentralisation ; 3º l’impôt (voir ma Théorie de l’Impôt, couronnée par le conseil d’État de Lausanne) ; 4º