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7. M. Cherbuliez prétend que l’impôt sur la rente foncière, dont j’ai fait le pivot de ma réforme, n’est autre chose que l’impôt foncier. — Je soutiens que l’impôt sur la rente foncière n’est pas la même chose que l’impôt foncier.

8. J’aurais, selon mon scrupuleux Rapporteur, commis une inexactitude en ne distinguant pas les profits du fermier de la rente du propriétaire. Mais cette distinction n’a rien de scientifique : ce n’est pas autre chose qu’un partage, entre le fermier et le propriétaire, de ce que l’on entend par rente, partage dont je n’avais pas, dans une théorie de l’impôt, à m’occuper. Est-ce que le fisc, en faisant le décompte du produit net, ne saura pas comprendre, sous ce terme, et la rente proprement dite et le profit ? Est-ce que, si le fermier gagnait plus que le propriétaire, il ne devrait pas être réputé le vrai rentier, et l’impôt fixé en conséquence ?

Je crois avoir satisfait à toutes les critiques. Me sera-t-il permis à présent de demander à mon honorable Rapporteur pourquoi il n’a pas jugé à propos de dire un seul mot, ni en bien, ni en mal, de la partie principale de mon mémoire, de cette Synthèse économique, car c’est ainsi que je la nomme, au moyen de laquelle je propose de rétablir la justice dans l’impôt, de le rendre à l’avenir aussi léger, aussi égal, aussi fécond qu’il a été jusqu’à présent onéreux, absorbant et inique ? Que pense M. Cherbuliez de mon procédé d’équilibration fiscale ? Le silence d’un professeur d’économie politique, jouissant d’une aussi grande autorité, a ici de quoi surprendre. Il donne lieu de penser que si M. Cherbuliez me refuse son adhésion, il n’a lui-même rien à proposer. La science qu’il enseigne aux autres ne lui aurait donc rien appris. Elle ne lui fournit ni de quoi faire mieux, ni de quoi faire autrement. Supposons que M. Cherbuliez, appelé, comme professeur fédéral, à rédiger et motiver la décision du jury, à distribuer la louange et le blâme, ait été invité à proposer lui-même une solution du problème :