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l’État, ou de toute autre manière : aussi longtemps qu’on n’aura pas organisé la réforme générale de l’impôt dans le sens et d’après les principes exposés dans ce mémoire, on n’aura fait que remplacer une iniquité par une autre, souvent même par une pire (X).


§ 10. — RÉSUMÉ GÉNÉRAL.


Tel est l’ensemble d’idées qui est résulté pour moi de l’étude de la question mise au concours par le conseil d’État du canton de Vaud. Ces idées, pour être d’abord dégagées de la masse des faits, du chaos de l’empirisme, puis exposées avec avantage, exigeaient une critique approfondie des institutions fiscales, critique que j’eusse pu rendre beaucoup plus volumineuse, il ne m’en eût coûté que des frais de citations, mais qui, telle qu’elle, m’a paru devoir suffire à des esprits éclairés, à des administrateurs versés dans la pratique.

Une théorie complète de l’impôt, de ses principes, de ses règles, de sa nature, de son objet, de ses anomalies, de sa fonction dans le système économique des nations, n’avait jamais, que je sache, été donnée : grâce à l’appel des honorables conseillers d’État de Vaud, elle aura été du moins ébauchée, et pour la première fois.

En quoi consiste cette théorie ?

Ici, point de système préconçu, nulle tendance à l’utopie, rien qui puisse paraître étrange à la pratique