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licences frappe directement le commerce et l’industrie. Afin donc de pousser toujours plus au nivellement et de maintenir l’équilibre entre les fortunes, hors duquel l’égalité de l’impôt est une chimère, je voudrais deux choses :

a) Que la patente fût tout à la fois proportionnelle au capital engagé et au nombre des ouvriers occupés par l’entrepreneur, et progressive selon l’importance de la localité, s’il s’agit d’un entrepreneur simple particulier ;

b) Qu’elle fût du plus bas degré au contraire, s’il s’agit d’une société ouvrière.

À cette occasion, je rappellerai qu’un des devoirs du gouvernement est de procurer, avec l’instruction élémentaire, le développement de l’instruction professionnelle, seul moyen de soutenir et d’égaliser les salaires et d’arriver à l’extinction du prolétariat. Déjà, à propos des chemins de fer, des banques et des mines, nous avons parlé des associations à former, vrais boulevards des libertés ouvrières, et qu’il est du devoir de l’État de provoquer. La même initiative ne lui appartient point à l’égard des manufactures : il suffit qu’il indique le but à atteindre par l’éducation donnée aux masses et l’aménagement des impôts.


Douanes et octrois. — La douane est une taxe de consommation sur toutes les marchandises qui du dehors pénètrent dans l’intérieur du pays, ou qui du dedans s’exportent sur les marchés étrangers. Aussi longtemps qu’il existera un impôt de consommation