Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

solvant en une confiscation de la propriété foncière, serait subversif et inique.

« Les propriétaires vivant de leurs fermages ne sont pas aujourd’hui la classe la plus avantagée : il existe en dehors de ce cadre une foule de capitalistes, rentiers de l’État, banquiers, actionnaires et administrateurs de compagnies, prêteurs sur gage et hypothèque, spéculateurs, entrepreneurs, concessionnaires, hauts fonctionnaires, qu’il serait tout aussi juste de faire payer, et que le fisc atteint difficilement. »

Ceci revient presque à dire que la société a manqué l’occasion d’établir l’impôt sur sa véritable base, et que pour y parvenir il faudrait préparer le terrain par un ensemble de réformes économiques, hors desquelles l’impôt sur la rente, du propre sentiment de l’auteur, serait un bouleversement.

Après cet aveu, il semble qu’il n’y a plus rien à faire de mieux qu’à écarter le projet et à passer, comme on dit en style parlementaire, à l’ordre du jour. Car si l’impôt sur la rente ne peut être établi dans les conditions de la société actuelle, on n’a que faire d’en connaître la théorie, puisqu’il s’agit précisément, d’après le programme du concours, de déterminer le meilleur système d’impôt dans l’état actuel de la société.

Ici, je demande à présenter une observation, non pas dans l’intérêt d’un système, mais dans l’intérêt de l’enquête même à laquelle nous avons dû nous livrer. Nous avons passé en revue presque toutes les formes