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et des compagnies et disloquerait le système.

« Il y a des riches, soi-disant amis du peuple, qui trouvent ces inventions superbes : hypocrites, qui savent à fond comment on leurre la multitude, et qui, dans la conscience de leur iniquité, jugent prudent de faire eux-mêmes la part du feu. Je disais à un de ces habiles :

« Il existe, en dehors de la série fiscale, une matière imposable, la plus imposable de toutes, et qui ne l’a jamais franchement été ; dont la taxation, poussée jusqu’à l’absorption intégrale de la matière, ne saurait préjudicier en rien ni au travail, ni à l’agriculture, ni à l’industrie, ni au commerce, ni au crédit, ni au capital, ni à la consommation, ni à la richesse ; qui, sans grever le peuple, n’empêcherait personne de vivre selon ses facultés, dans l’aisance, voire le luxe, et de jouir intégralement du produit de son talent et de sa science ; un impôt qui de plus serait l’expression de l’égalité même. — Indiquez cette matière ; et vous aurez bien mérité de l’humanité. — La rente foncière. » (De la Justice dans la Révolution et dans l’Église, 3e livraison, édition belge.)

On voit que si l’ardeur des convictions pouvait être une garantie de leur certitude, on pourrait m’adjuger la palme : je ne sache que le promoteur de l’impôt sur le capital, M. de Girardin, qui pût me la disputer.

Au reste, les autorités à l’appui d’un système d’impôt sur la rente foncière ne manquent pas. Je n’en