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Saxe-Weimar, classait les contribuables en 78 catégories comprenant les revenus depuis 15 thalers jusqu’à 10,000. En Prusse l’impôt sur le revenu classifié est simplement proportionnel. Dans le canton de Zurich, l’Erwerb-und Einkommen-Steuer frappe, aux termes de la loi du 24 juin 1832, les revenus supérieurs à 100 fr. suivant 17 classes échelonnées depuis 2 fr. pour les revenus de 100 à 200 fr., jusqu’à 200 fr. pour les revenus de 8,000 fr. et au-dessus. A Bâle-Ville, l’impôt est de 1 pour 100 pour les revenus au-dessus de 3,000 à 6,000, et de 3 pour 100 pour les revenus de 6,000. Toutes ces progressions sont d’une faiblesse extrême et s’arrêtent au bon moment : notez d’ailleurs que le principe de la progressivité n’est pas essentiellement lié à l’établissement de l’impôt sur le revenu. Quand cessera-t-on d’entretenir le public de ce bilboquet de la progression, qui n’a été imaginé que pour donner un vernis de philanthropie à l’impôt et ménager la pudeur des riches ? M. de Girardin n’est pas favorable à cette nature de taxe. C’est ici qu’il prend sa revanche.

« Lorsqu’on évalue le revenu de la France à dix ou douze milliards, dit-il, comment l’évalue-t-on ? En confondant le salaire, soit avec la rente, soit avec le profit, pour en composer le revenu, les nécessités avec les facultés. Taxer la rente et le profit comme 5, et le salaire comme 5, ainsi que cela aurait lieu si « l’impôt sur le revenu était adopté, autant vaut con « server l’impôt direct et progressif sur la consommation…

« L’impôt sur le revenu, c’est l’impôt sur le brut ;