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Somme qui, au taux de 4 1/2 pour 100, représente un capital de 12,610,403,008 fr. 88 c, dont la nation, en vertu de son système gouvernemental et fiscal, est condamnée à servir à perpétuité l’intérêt. Je dis à perpétuité, aussi bien pour la dette viagère et les dotations que pour le reste ; car, si les individus qui font l’objet de ces dernières allocations passent, ils sont immédiatement remplacés par d’autres : en sorte que le principe dynastique, aristocratique, militaire et bancocratique fonctionnant comme un capital irremboursable, la rente à payer ne s’éteint jamais.

Peut-être dira-t-on que, l’amortissement fonctionnant selon la pensée de son institution, la dette consolidée du moins diminuera. Il n’en est rien ; les déficit allant plus vite que l’amortissement, la dette consolidée ne cesse de s’accroître, ce que démontre l’existence d’une dette flottante qui, d’après la situation actuelle et les prévisions de M. Larrabure, monterait, pour 1863, à un total d’au moins 1,300 millions, dont l’intérêt à 4 1/2 pour 100 donne 58,500,000 francs à ajouter au chiffre précédent.

Quant à l’armée, M. Horn a eu le tort d’en distraire le budget de la marine, qui, en 1855, était prévu à 125 millions de francs, et qui certes n’a pas diminué depuis cette époque. Qu’est-ce donc que la marine de l’État, sinon la guerre sur l’Océan, au lieu de la guerre sur le continent ? À ces 125 millions il faudrait ajouter encore les recettes de la caisse de dotation de l’armée qui, d’après M. Charles de Hock (Administra-