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taines compagnies, etc. Il y aurait à prélever aussi la réserve pour le renouvellement de la voie (rails, traverses, coussinets) ; pour le renouvellement du matériel roulant (machines, wagons) ; pour le remplacement des matériaux susceptibles de détérioration dans les travaux d’art : dépenses que les Compagnies imputent aujourd’hui au compte du Capital, parce qu’elles ont distribué en dividende ce produit brut, afin de pousser à la hausse des actions.

Les sommes de toute provenance engagées dans les chemins de fer étant à la fin de 1856, de 3,080,494,973 f.
et celles dépensées en 1855 et 1856, de 964,462,198
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le capital, à la fin de 1854, était de 2, 116,032,775 f.

C’est ce capital de 2 milliards 116 millions qui a produit en 1855, année de l’exposition, un revenu brut (brut, disons-nous, non pas net) de 140 millions et demi, soit 6 60 0/0 ; ce qui ne laisse pas 5 0/0 de revenu net.

Déjà les produits de l’exploitation ont commencé à baisser d’une manière sensible. D’après le Moniteur du 10 février 1857, tandis que la recette brute, pour la totalité des lignes exploitées pendant l’année 1855 avait été de 258,997,329, soit, pour une moyenne de 5,047 kilomètres, 51,317 fr. par kilomètre ; elle n’a plus été, en 1856, que de 281,150,263 fr., soit, pour une moyenne de 5,860 kil., 47,978 fr. par kil. : ce qui accuse une diminution de 6 51 p. 0/0.

Et c’est sur les meilleures ligues, Orléans et Nord, que se fait sentir surtout la diminution.

Avis aux actionnaires !

Aujourd’hui les chemins les plus avantageux sont terminés ; les centres de grande production et de transit sont desservis depuis longtemps. Ce qui reste à construire peut être considéré comme une charge plutôt que comme une source de produits. Les ingénieurs promettent, il est vrai, pour les constructions futures, des conditions superbes de bon marché. Ainsi, d’après leurs évaluations, le réseau pyrénéen, montagneux et accidenté, ne coûterait pas plus de 208,320 fr. par kilomètre.