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Les opérations du second semestre de 1856 n’ont pas été heureuses pour la compagnie. De graves mécontentements ont éclaté parmi les actionnaires : on nous en a cité un qui, croyant à une institution philanthropique, apparemment, avait offert 100,000 de capital, et les a réclamés ensuite avec véhémence.

La suite des affaires a été reprise par M. Millaud.


UNION FINANCIÈRE ET INDUSTRIELLE.


Nous avons entre les mains les statuts et le prospectus d’une compagnie nouvelle qui se propose de faire les mêmes opérations que le Crédit mobilier ; elle se constitue de prime-abord au capital de 100 millions, avec faculté d’augmenter le fonds social s’il devenait insuffisant. Elle est provisoirement en commandite, sous la raison sociale Calley de Saint-Paul et Cie.

Depuis la publication des statuts et du prospectus, il n’avait presque pas été question de cette société. Son apparition avait jeté une certaine émotion dans le monde des affaires et donné lieu à des commentaires qui se contredisaient : preuve que l’on ne savait rien de positif sur son compte. Les uns y voyaient une concurrence sérieuse au Crédit mobilier, appelée peut-être à le supplanter ; les autres considéraient l’entreprise comme un compérage qui donnerait, par le moyen de la fusion, la faculté au Crédit mobilier d’accroître son fonds social et de forcer la main au gouvernement, qui répugnait, disait-on, à autoriser une nouvelle émission de titres sur une place déjà si encombrée.

Les décrets des 30 janvier et 9 février 1857, autorisant l’emprunt de 50 millions du département de la Seine avec l’entremise de la Société de l’Union financière et industrielle, ont fait connaître la réalité de cette compagnie, qui, si nos renseignements sont exacts, se proposerait en outre de s’appuyer sur des entreprises industrielles d’une haute importance.

Quoi qu’il en soit, l’esprit de coalition menace de tout englober : or, nous demandons encore une fois : Quand tous