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choisie en dehors de l’administration ordinaire. Cette commission se compose d’nn sénateur, de deux membres du Corps législatif, d’un président de la Cour des comptes, du gouverneur de la Banque et du président de la Chambre de commerce.

Les rachats de la Caisse d’amortissement doivent se faire avec concurrence et publicité : un tableau placé à la Bourse indique chaque jour la somme en capital qui doit être affectée à chaque nature de rentes.

La dotation de l’amortissement figure toujours au budget seulement aux époques de gêne, les rachats sont suspendus, et les sommes y affectées sont reportées à des dépenses extraordinaires : c’est ce qui a eu lieu depuis 1848. Toutefois ce n’est pas la bonne volonté qui manque au gouvernement de se libérer. Depuis 1816, il n’a pas dépensé moins de 2 milliards en rachats. Malheureusement les emprunts et les consolidations vont encore plus vite : en sorte que la dette consolidée, qui était en 1814 de 63,307,637 fr. de rentes 5 0/0, se décompose, au commencement de 1856, de la manière suivante :

3, 4 et 4 1/2 0/0 2663890,186 fr.
Emprunts spéciaux 10,306,000
Intérêts de capitaux remboursables à divers titres 33,500,000
Amortissements 75,608,903
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Total 385,715,716
Dette viagère 68,735,716
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Ensemble 454,450,751

Elle est portée au budget de 1857 pour 511,225,062 fr. C’est presque le tiers du budget.

Quand on a prélevé cette somme, il reste à payer tous les fonctionnaires publics, l’armée, la marine, les travaux, les dotations, en un mot, toutes les dépenses annuelles ; car les 511 millions sont absorbés par les dettes du passé, et ne produisent absolument rien.

À côté de la dette consolidée, qui monte, monte, sans qu’on puisse prévoir où et quand s’arrêtera sa marche ascensionnelle, la dette flottante s’enfle et grossit de son côté. La dette