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par lui de la république ; pourquoi enfin il s’efforce de retenir un reste de cette anarchie qui avait fait la gloire du règne précédent.

Que ne donnerait pas aujourd’hui le gouvernement de Napoléon III à celui qui trouverait moyen de lui concilier ces trois termes fatidiques : anarchie industrielle, féodalité industrielle, EMPIRE INDUSTRIEL ; mélange d’autocratie, d’aristocratie, de démocratie, quelque chose comme le gouvernement de la Charte Saint-Ouen !

Vain espoir ! le constitutionalisme, instable en politique, est absurde en économie. Le droit social ne saurait être le produit de trois formules du non-droit, pas plus que l’unité ne peut sortir d’une addition de zéros.

Que les partisans de l’Idée napoléonienne, reconnaissant ici l’insuffisance de leur principe, daignent donc prendre en bonne part une conclusion forcée. Ils y trouveront plus de ressource pour leur pays et leur propre gloire, que dans la tradition des césars et toutes les rubriques de Machiavel.

La formule impériale est inapplicable à l’ordre économique.

Laissons de côté les Saint-Simoniens, initiateurs de la nouvelle féodalité et promoteurs d’un empire impossible ; laissons avec eux les Ultramontains, les Anglo-Saxons et les Slaves, tous féodaux de vieille roche ;

Et terminons, envers et contre tous, la Révolution commencée en 89, en fondant l’équilibre économique et social, c’est-à-dire le droit, la liberté, l’égalité, l’honneur, la paix, le progrès, la joie intérieure, toutes les vertus civiques et domestiques, — je ne parle pas du gouvernement, je ne fais point ici de politique, — sur la RÉPUBLIQUE INDUSTRIELLE.