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que les fils de famille, s’adressent aux usuriers. C’est un moyen de se procurer de l’argent comptant, en engageant l’avenir. Les conditions du prêt varient suivant les garanties et la solvabilité du prodigue. L’État emprunte à fonds perdu, c’est-à-dire qu’il n’est jamais tenu au remboursement du capital. En revanche, il en doit perpétuellement l’intérêt. De 1814 à 1847, il a été payé 10 milliards 433 millions et demi de rente, pour une dette dont le capital n’atteignait pas tout à fait 6 milliards. Ces emprunts non remboursables forment ce qu’on appelle la dette consolidée.

Les emprunts sont contractés au pair, au-dessus ou au-dessous du pair.

Au-dessous du pair, les conditions sont mauvaises pour le gouvernement ; or, c’est le cas le plus fréquent, comme il résulte du tableau suivant des emprunts et de leur taux depuis 1816 :

5 0/0             6 millions de rentes vendus sur place à divers, du 1er mai 1810 au 1er avril 1817, au taux moyen[1] de 57 26
30 millions des années 1817 et 1818, taux moyen 57 55
14,225,500 fr., mai 1818, par souscription 66 50
12,313,433 fr., novembre 1818, adjugé à MM. Hope et Baring, au taux de 67 »
9,585,220 fr., août 1821, adjugé à MM. Hottinguer, Baguenaud et Delessert, au taux moyen de 88 55
23,114,516 fr., juillet 1823, adjugé à MM. de Rothschild, au taux de 89 55
4 0/0 3,134,950 fr., janvier 1830, adjugé à MM. de Rothschild frères, au taux de 102 07 1/2
5 0/0 7,142,858 fr., 1831, divers, à 84 »
7,614,213 fr., août 1832, adjugé à MM. de Rothschild frères, au taux de 98 50            
3 0/0 5,130659 fr., octobre 1841, adjugé à MM. Rothschild frères au taux de 78 50 1/2
7,079,646 fr., décembre 1844, adjugé à MM. de Rothschild, au taux de 84 75
Emprunt de 1847, de 250 millions en capital, adjugé à MM. de Rothschild, au mois de novembre, à 75 25
5 0/0 13,131,500 fr., 24 juillet 1848, avec jouissance du 22 mars précédent, négocié à divers, au maximum 75 25
  1. C’est-à-dire que l’État donne 6 fr, de vente pour 67 fr. 26 c. de capital qu’il reçoit. C’est de l’argent à 8 73 0/0.