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travail est libre, le commerce libre, le crédit libre, ou du moins en puissance manifeste de le devenir ; ni un régime de castes, puisque les spécialités professionnelles , d’après leur principe économique, sont libres ; ni une théocratie, puisque la conscience est libre aussi. Sera ce une monarchie absolue ? non, puisque les facultés de l’homme et du citoyen, le travail, l’échange, la propriété, etc., converties en droits, étant libres, et leur exercice libre, il ne reste plus rien qui puisse servir de motif ou d’objet à une autorité quelconque, et que le souverain, jadis visible, personnel, incarnation du droit divin, est devenu une abstraction, une fiction, à savoir le peuple.

Si donc, dans la société ainsi constituée il se forme un gouvernement, ce gouvernement ne pourra résulter que d’une délégation, convention, fédération, en un mot, d’un consentement, libre et spontané, de tous les individus qui composent le peuple, chacun d’eux stipulant et se cotisant pour la garantie de ses intérêts. Si bien que le gouvernement, si gouvernement il y a, au lieu d’ÊTRE l’AUTORITÉ, comme auparavant, représentera le Rapport de tous les intérêts qu’engendrent la propriété libre, le travail libre, le commerce libre, le crédit libre, la science libre, et n’aura par conséquent lui-même qu’une valeur représentative, comme le papier monnaie n’a de valeur que par celle des écus qu’il représente. Au fond, le gouvernement représentatif a pour emblème et peut-être défini, un assignat.

Ainsi la nature démocratique et représentative du gouvernement découle de la nature essentiellement libre des intérêts dont il indique le rapport ;