Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
DANS LES TEMPS MODERNES.

dernière analyse, toutes les opérations viriles et féminines sont respectivement des dépendances de la charrue ou du pot-au-feu. Sauriez-vous rue montrer en quoi ce partage est injuste ?… Mais, la table mise, et le repas servi, ai-je dit à la femme de s’asseoir en un coin ; d’attendre, pour manger, que son seigneur et maître lui fît signe, de se contenter de pain bis, rassis, tandis que lui mangerait le pain blanc et frais ? Loin de là, j’enseigne aux maris que tout ce qu’il y a de meilleur à la maison doit être toujours pour la femme et les enfants, et que sa jouissance, à lui, doit se composer surtout de la leur. Sans doute, j’ai omis bien des choses ; je n’ignore pas, pour me l’être bien des fois entendu dire, que je suis peu gracieux et aimable ; mais enfin vous avouerez que ce ne sont point là façons d’un égoïste, d’un exploiteur, d’un tyran. Si c’est le bonheur des femmes que vous prétendez servir, comptez-moi donc au nombre de vos partisans.

J’ai dit, après Aug. Comte, et mieux que lui, que la femme, incarnation de l’idéal, semble d’une nature supérieure à l’homme, qui n’a guère pour lui que la force ; que s’il procure l’utilité, elle seule donne la félicité ; que pour cette raison elle devait être, autant que possible,