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ayant perdu la honte et la délicatesse, ne s’y est pas arrêtée longtemps. On préfère la voltige, bien autrement excitante et coûteuse ; la promiscuité. — C’est le métier de la lorette, qui aujourd’hui remplit l’Europe.

Les célébrités du genre, dont on a vu une cinquantaine à Spa cet été (1859), ne sont nullement, comme on pourrait croire, les plus remarquables par la jeunesse et la beauté. Ce sont toutes femmes de vingt-cinq à trente ans, ayant passé la fleur de la jeunesse, le corps déjà flétri ; mais devenues expertes et raffinées en débauche, et illustrées par les aventures les plus scandaleuses, les hommes qu’elles ont ruinés, le jeu qu’elles jouent, etc. — Quand l’amour s’éteint et que les sens s’émoussent, la vanité et la curiosité les remplacent. Cela se comprend. Le commun des hommes ne se pouvant distinguer par rien, trop lâche pour conquérir par le travail, la probité, la distinction sans laquelle la vie n’est rien, se signale, comme les écoliers, par le tapage, les cris, les grimaces, le jeu, la débauche, les chevaux, habits, etc.

Ceci me reporte à d’autres idées.

Tout homme peut se distinguer par quelque chose, assez pour que son amour-propre soit