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encore je me respecte ; mais plus je me respecte, plus je suis juste.

On se croit fort pour ressaisir un lieu commun, vieux comme le monde, que l’amour est le maître des hommes et des dieux ; qu’il triomphe du héros comme de l’esclave, du sage comme de l’ignorant, que sa puissance est irrésistible, fatale.

Eh ! imbécile, il y a bien d’autres fatalités que celle-là : Qu’est-ce que cela prouve ?

Il est fatal que vous mangiez et buviez : est-ce une raison pour prendre votre dîner sur l’arbre du voisin, dans sa marmite, ou son cellier ? Il faut travailler, gagner votre dîner, et le gagner avec probité, et cela tous les jours !…

Oui, l’amour s’impose : mais ne volez pas le bien d’autrui ; soumettez-vous aux conditions de l’amour normal, qui sont le mariage et ses obligations. Dans l’ordre de nature, le concubinat est faiblesse, faute vénielle.

Mais il appartient au législateur de le proscrire ; comme il lui appartient d’approprier la terre…