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Un amant ne doit jamais présenter sa maîtresse à ses amis, les conduire chez elle, la produire en société. — Les honneurs et prérogatives de l’épouse ne sont point faits pour elle, et c’est la nature des choses qui s’y oppose.

Il n’y a que deux espèces d’amours qui s’affichent : l’amour conjugal et l’amour prostitué. Ce sont les deux extrêmes, l’antithèse. — L’amour concubinaire se voile, le secret est sa loi et sa règle.

La concubine qui s’affiche, n’étant pas épouse, est une prostituée. — L’honneur matrimonial ne la couvrant pas, elle est effrontée, elle est courtisane, impudique.

On doit des égards à la maîtresse, à l’amant, qui s’effacent et se dissimulent ; on ne doit que du mépris, et, au besoin, des affronts à celle qui se montre.

Un galant doit à sa maîtresse affection, protection, secours ; mais rien de plus. Comme il n’assume pas la responsabilité de sa conduite, il n’a pas autorité sur elle ; il n’a point à en attendre soumission, sacrifice ; réciproquement il ne lui doit aucun sacrifice ; il a tort s’il compromet en rien pour elle, ses projets, son avenir, son ambition, sa fortune, son existence.