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sage, ne dit pas où il l’a pris) : Hanc tantum esse differentiam inter morem et scortum y quod tolerabilius sit uni esse prostitutam quam plurimis.

C’est clair. Dans tout amour, il y a souillure et prostitution du corps, dit le vrai chrétien. C’est pour cela que la bénédiction nuptiale n’est qu’une absolution préalable.

Le christianisme, en reportant l’amour du chrétien, comme sa pensée, vers le ciel, a organisé, pour ainsi dire, la dissolution sociale. — Chose qui eût étonné le bon sens antique, dans cette même société où le concubinage et la fornication simple sont réputés délits contre les mœurs ; une loi contre le célibat paraîtrait arbitraire. Ce n’est pas la famille que la loi du chrétien protège, c’est une continence monacale, anti-sociale. Nous savons pourtant, par la même expérience qui l’avait appris aux anciens, que « les pères de famille sont meilleurs citoyens, plus attachés au bien public que les célibataires. »