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La femme, à l’état primitif, édénique de nature, peut bien chatouiller en nous la sexualité comme les femmes des îles Pacifiques ; mais elle a peu de droit à notre affection et à notre considération. Et moins la femmme civilisée s’éloigne de cet état primitif, moins elle a droit à exercer un empire quelconque, si ce n’est celui de la chair et des sens. Soyez donc ce que l’on demande de vous : douce, réservée, renfermée, dévouée, laborieuse, chaste, tempérante, vigilante, docile, modeste, et non-seulement nous ne discuterons pas vos mérites ; mais nous vous mettrons sur l’autel, et nous nous donnerons à vous corps et âme.

Et que l’énumération de tant de vertus ne vous effraye pas : c’est toujours la même au fond qui revient ; soyez ménagères, ce mot dit tout. Ni l’amour, ni l’amour-propre, n’y perdront rien, je vous jure.

Je crois que c’est élever très-haut la femme que de l’appeler compagne de l’homme. Heureuse et louable celle qui peut mériter un pareil titre ; mais petit et peu digne d’estime celui qui n’est pas fort au-dessus de cette compagnie ! — La