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de haut, en vertu de la maxime, à chacun selon sa capacité, vous faites intervenir sans cesse l’autorité publique ou sacerdotale, juge de la capacité et des oeuvres.

De ce que l’homme et la femme, représentant en prédominance, l’un la force, l’autre la beauté, sont, au for intérieur, équivalents, vous les proclamez égaux au for extérieur, et vous revendiquez en conséquence pour la femme similitude de fonctions, de travaux, d’industries, d’attributions. — C’est une confusion évidente : mais c’est logique, et de plus nécessaire. La famille étant niée, l’homme découronné, la femme ravalée au niveau de la concubine, le mariage réduit à l’amour, l’éducation des enfants à un mandat de l’autorité publique, la vie privée, par conséquent réduite à rien, il faut bien que la femme devienne fonctionnaire public, à peine de n’être plus rien. Alors, en dépit de la nature et du bon sens, vous êtes forcée de chercher à la femme des attributions en dehors de son sexe ; de lui créer de plus gros muscles, un plus large cerveau, des nerfs plus forts ; vous la rendez homme, vous la dénaturez, l’enlaidissez, en un mot vous l’émancipez: je vous répète que c’est logique ; la confusion jusqu’au bout.