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Les époux ne s’unissant pas, sous la loi du dévouement, pour la pratique, la réalisation et la propagation du droit, ils ne forment pas une création juridique, qui s’accroîtra de la naissance des enfants et plus tard de leurs mariages. C’est une société d’amour, dominée par une troisième puissance, qui s’entremet entre l’époux et l’épouse, à laquelle peut être momentanément confiée l’éducation des enfants qu’elle produit, mais qui n’a aucun droit de justice ni de propriété sur lesdits enfants, lesquels relèvent de la troisième puissance encore plus que de leurs parents.

Vous repoussez l’hérédité c’est naturel, puisque vous ne reconnaissez ni la valeur juridique du mariage, ni celle de la famille, ni celle des enfants, ni celle de la paternité et de la filiation, et que toute propriété, tout travail, toute richesse, relèvent, selon vous, d’une troisième puissance, antérieure et supérieure à l’homme, au citoyen, au travailleur, au propriétaire. Moi, qui tends à éliminer de plus en plus l’action du gouvernement, je trouve logique, naturel, moral, que les biens se transmettent des pères aux enfants, sans autre forme de procès ; j’aime mieux m’exposer aux erreurs de la nature qu’à l’arbitraire d’une administration. Vous, au contraire, qui envisagez tout