Une révolution est, dans l’ordre des faits moraux, un acte de justice souveraine, procédant de la nécessité des choses, qui par conséquent porte en soi sa justification, et auquel c’est un crime à l’homme d’État de résister. Telle est la proposition que nous avons établie dans une première étude.
Actuellement la question est de savoir si l’idée qui se produit comme formule de révolution n’est point chimérique ; si son objet est réel ; si l’on ne prend pas une fantaisie ou une exagération populaire pour une protestation juste et sérieuse. La seconde proposition que nous avons à examiner est donc la suivante :
Y a-t-il aujourd’hui, dans la société, raison suffisante de révolution ?
Car si cette raison n’existait pas, si nous combattions pour une cause imaginaire, si le peuple, comme l’on dit, ne se plaignait que de graisse, le devoir du