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de naissance. L’homme, de quelque race et couleur qu’il soit, est réellement indigène de l’univers ; le droit de cité lui est acquis partout. Comme, dans une circonscription donnée de territoire, la commune représente la République et en exerce l’autorité ; de même chaque nation sur le globe représente l’humanité, et dans les limites que lui assigne la nature, agit pour elle. L’harmonie règne, sans diplomatie et sans concile, parmi les nations : rien ne saurait désormais la troubler.

Qu’est-ce donc qui pourrait motiver, entretenir des relations diplomatiques entre des peuples qui auraient adopté le programme révolutionnaire :

Plus de gouvernements,

Plus de conquêtes,

Plus de douanes,

Plus de police internationale,

Plus de priviléges commerciaux,

Plus d’exclusions coloniales,

Plus de patronage de peuple à peuple, d’État à État,

Plus de lignes stratégiques,

Plus de forteresses ?

La Russie veut s’établir à Constantinople, comme à Varsovie, c’est-à-dire, enfermer dans son cercle le Bosphore et le Caucase. D’abord, la Révolution ne le souffrira pas, et pour sûreté, elle commencera par révolutionner la Pologne, la Turquie, tout ce qu’elle pourra des provinces russes, jusqu’à ce qu’elle arrive à Saint-Pétersbourg. Cela fait, que devient l’intérêt russe à Constantinople et à Varsovie ? le même qu’à Berlin et à Paris, un intérêt de libre et égal échange. Que devient la Russie elle-même ? Une agglomération de peuples libres, indépendants, unis seulement