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Enfin, pour entretenir, diriger, surveiller, solder, tout ce parasitisme, 713,150 francs ; c’est ce qu’on appelle l’administration centrale. Eh bien ! doublez la somme, doublez le budget de l’Agriculture et du Commerce, et que l’État laisse tranquilles l’agriculture, le commerce, l’industrie, les chevaux et la pêche ; qu’il remette les manufactures à des compagnies ouvrières, qui les feront valoir, sous la direction de savants et d’artistes ; et l’État, payé pour ne rien faire, aura servi l’ordre pour la première fois.

Quant au ministère des finances, il est évident que sa raison d’être est tout entière dans les autres ministères. Les finances sont à l’État ce que le râtelier est à l’âne. Supprimez l’attelage politique, vous n’avez que faire d’une administration dont l’unique objet est de lui procurer et distribuer la subsistance. Les départements et communes, reprenant la direction de leurs travaux, sont aussi capables de payer leurs dépenses que de les ordonnancer ; l’intermédiaire financier disparaît ; tout au plus pourrait-on conserver, comme bureau général de statistique, la Cour des Comptes.


6. Affaires étrangères ; Guerre, Marine.


Celui qui manque en un point est coupable de tous, dit l’Évangile. Si la Révolution laisse subsister le Gouvernement quelque part, il reviendra bientôt partout. Or, comment se passer de gouvernement dans les rapports du pays avec l’étranger ?

Une nation est un être collectif qui traite continuellement avec d’autres êtres collectifs semblables à lui, qui, par conséquent, pour ses relations internationales, doit se constituer un organe, une représenta-