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Il faut offrir au marchand une garantie équivalente.

Cette garantie peut exister de plusieurs manières : soit que les consommateurs qui veulent jouir du juste prix, et qui sont en même temps producteurs, s’obligent à leur tour envers le marchand à lui livrer, à des conditions égales, leurs propres produits, comme cela se pratique entre les différentes associations parisiennes ; — soit que lesdits consommateurs se contentent, sans autre réciprocité, d’assurer au débitant une prime, l’intérêt, par exemple, de son capital, ou un traitement fixe, ou bien encore une vente assez considérable pour lui assurer un revenu. C’est ce qui se pratique généralement dans les boucheries sociétaires et dans la société la Ménagère, dont nous avons ailleurs rendu compte.

Ces différentes espèces de garanties pourraient, avec l’initiative des représentants et le secours du budget, se généraliser très-vite, et produire immédiatement des effets extraordinaires.

Supposons que le Gouvernement, provisoire, ou l’Assemblée Constituante, à qui la proposition en fut faite, eût voulu sérieusement faire reprendre les affaires, relever le commerce, l’industrie, l’agriculture, arrêter la dépréciation de la propriété, assurer du travail aux ouvriers ?

On le pouvait, en garantissant, par exemple, aux dix mille premiers entrepreneurs, fabricants, manufacturiers, commerçants, etc., de toute la République, l’intérêt à 5 p. % des capitaux que chacun d’eux engagerait dans les affaires jusqu’à concurrence, en moyenne, de 100,000 fr.

Je dis en garantissant, non en payant l’intérêt : il eût été convenu que si le produit net des affaires com-