Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forcé de me donner un mandataire qui me gouverne, ce mandataire fût-il le plus dévoué des serviteurs.

Le contrat, c’est l’Égalité dans sa profonde et spirituelle essence. — Celui-là se croit-il mon égal, et ne se pose-t-il point en exploiteur et en maître, qui exige de moi plus qu’il ne me convient de fournir, et qu’il n’est dans l’intention de me rendre ; qui me déclare incapable de faire ma loi, et qui prétend que je subisse la sienne ?

Le contrat, c’est la Fraternité, puisqu’il identifie les intérêts, ramène à l’unité toutes les divergences, résout toutes les contradictions, et par conséquent rend l’essor aux sentiments de bienveillance et de dévouement que refoulait l’anarchie économique, le gouvernement des représentants, la loi étrangère.

Le contrat, enfin, c’est l’Ordre, puisque c’est l’organisation des forces économiques, à la place de l’aliénation des libertés, du sacrifice des droits, de la subordination des volontés.

Donnons une idée de cet organisme : après la liquidation la réédification ; après la thèse et l’antithèse, la synthèse.


1. Crédit.


L’organisation du crédit est faite aux trois quarts par la liquidation des banques privilégiées et usuraires et leur conversion en une Banque nationale de circulation et de prêt, à 4/2, 1/4 ou 1/8 p. %. Il ne reste qu’à créer, partout où le besoin l’exige, des succursales de banque, et à retirer peu à peu les espèces de la circulation, en faisant perdre à l’or et à l’argent le privilége de monnaie.

Quant au crédit personnel, ce n’est pas à la Banque