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tièmes de la nation. Aujourd’hui les intérêts sont divisés, compliqués à l’infini ; le même individu peut résumer en sa personne dix intérêts, dix opinions contradictoires. La République de février, en s’engageant dans ce fourré, a été comme le dragon à plusieurs têtes : elle est restée dans la haie. Plus elle fait d’efforts, plus elle s’embarrasse. Il n’y a qu’un moyen d’en finir : c’est de mettre le feu au buisson.


4. Propriété immobilière : Bâtiments.


Quelles que soient mes conclusions personnelles, quelque radicalisme que je professe dans mes propositions, on remarquera cependant que toujours je pars d’un principe généralement admis, d’une pratique suivie, d’une tendance reconnue, d’un désir exprimé par les personnages les plus honorables ; de plus, que je procède constamment par voie de conséquence directe, en supposant le progrès aussi lent, aussi imperceptible qu’on voudra. Autre chose est pour moi la révolution, et autre chose l’exécution. La première est certaine, invinciblement engagée ; quant à la seconde, si je crois prudent et utile de lui donner la plus vive accélération, je ne verrais pas pour cela un adversaire dans un homme qui ne serait pas tout à fait de mon sentiment.

Abordons cette grande question de la propriété, source de prétentions si intolérables et de craintes si ridicules. La Révolution a deux choses à faire sur la propriété, sa liquidation et sa reconstitution. Je m’occuperai d’abord de la liquidation, et je commence par les bâtiments.

Si, par les mesures plus haut indiquées, la propriété