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preneurs, propriétaires, ouvriers, deviendraient à leur tour caste dominante, comme furent jadis la noblesse et le clergé ; mais une constitution de la société ayant pour base, à la place de la hiérarchie des pouvoirs politiques, l’organisation des forces économiques.

5. Et pour exprimer que cette organisation doit résulter de la nature des choses, n’avoir rien d’arbitraire, trouver sa loi dans la pratique établie, nous avons dit qu’il ne s’agissait, pour y parvenir, que d’une chose : Changer le cours des choses, la tendance de la société.

Passant alors à l’examen des idées principales qui s’offrent comme principes de direction, et servent de drapeaux aux partis, nous avons reconnu :

6. Que le principe d’association, invoqué par la plupart des écoles, principe essentiellement stérile, n’est ni une force industrielle ni une loi de l’économie ; que ce serait plutôt du gouvernement et de l’obéissance, deux termes qu’exclut la Révolution.

7. Que le principe politique, reproduit récemment sous les noms de législation directe, gouvernement direct, etc., n’est qu’une fausse application du principe d’autorité, dont le siége est dans la famille, mais qui ne peut s’étendre légitimement à la commune et à la nation.

En même temps nous avons constaté :

8. Qu’à l’idée sociétaire tendait à se substituer peu à peu, dans les associations ouvrières, un principe nouveau, la réciprocité, dans lequel nous avons vu à la fois une force économique et une loi.

9. Qu’à l’idée de gouvernement s’opposait, dans la tradition politique elle-même, l’idée de contrat, seul lien moral que puissent accepter des êtres égaux et libres.