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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

des idées, la science, l’industrie, la guerre et la politique, et nous ne paraissons pas nous douter qu’il en puisse être de même de l’idéal !…

L’efflorescence de l’art égyptien a été longue ; elle a duré autant que les institutions, autant que la pensée collective qui l’inspirait. Champollion jeune a signalé sa décadence vers l’époque des Ptolémées ; cette décadence était inévitable. Le contact des Grecs, des Perses, bientôt des Romains et des Juifs, devait amener une révolution des idées, qui n’aurait pas manqué d’aboutir à une rénovation de l’art égyptien, si l’Égypte avait continué de vivre. Mais l’État disloqué, le sacerdoce devenu philosophe, partant hypocrite, tandis que la multitude croupissait dans la plus abjecte superstition, l’autonomie nationale perdue, le génie esthétique de la vieille Égypte devait s’éteindre : cette triste fin ne sera pas la seule que nous aurons à constater dans l’histoire de l’art.