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est ruineuse : tant mieux ! Il nous restera, avec l’art de manger proprement les choses, la sobriété. Il nous faut renoncer à nos habitudes de bohème, faire de longues études, nous immerger pendant dix et quinze ans dans les travaux mécaniques, dans les affaires, avant de nous mettre à parler au public ; garantir notre raison par nos labeurs, produire tard, et ne nous livrer tout à fait à la littérature, à la philosophie ou aux arts qu’après quarante ou quarante-cinq ans révolus.

A ces conditions, nous verrons revenir les grands siècles ; nous serons à notre tour originaux ; nous serons décidément émancipés et affranchis ; l’humanité pourra proclamer sa majorité ; elle sera libre ; et cette longue transition, marquée par la Renaissance, la Réforme et la Révolution française, sera terminée. La régénération sera accomplie, et nous pourrons appliquer à l’esprit nouveau ce qui a été dit de l’esprit ancien ou Saint-Esprit :

Et renovabis faciem ternoe.


FIN