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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

Ici est la GRANDE ERREUR, l’erreur des erreurs, qui ferait promptement tomber l’art, et, par la banalité, par le dégoût, nous refoulerait vers la mythologie. Il faut penser et faire penser ; il faut, que le tableau ait une portée, un but ; sans cela je le dédaigne. Comme fantaisie, comme expression idéale ou poétique, je n’en veux pas : j’aime mieux du Raphaël, du David, de l’Ingres.

Il n’y a pas, il ne peut pas y avoir d’art purement réaliste, par conséquent pas de genre ou d’école réaliste ; le réalisme, n’étant que la base matérielle sur laquelle l’art travaille, est par lui-même au-dessous et en dehors de l’art.

L’art est essentiellement idéaliste ; par conséquent l’idéalisme, dans son acception la plus générale, ne peut pas davantage servir.à distinguer une école, un genre ni une époque. Mais l’idéalisme se produit sous diverses formes : c’est ici qu’il devient possible de distinguer des genres divers.

L’étude que nous avons faite de l’évolution de l’art nous en a donné les moments, correspondant à autant de genres, et pouvant servir à qualifier autant d’écoles.

Nous avons donc, comme premier degré de l’art, l’école typique, dont le genre consiste à reproduire les types humains, types de race, de caste ou autres, comme faisaient les anciens Égyptiens et Assyriens. Dédaignée aujourd’hui, — nous ne faisons plus que des