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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

gnostiques, les carpocratiens, les adamites, une foule d’autres, ne faisaient guère que continuer, sous le drapeau du Christ, les mystères de l’amour. Ils sont restés en horreur -dans l’histoire. Les flagellants, les quiétistes ou molinistes sont connus. Tout cela est bien le résultat de l’idéalisme. L’art moderne ne fait toujours que cela ; il est d’autant plus corrupteur qu’il n’a pas l’excuse de la religion, de la tradition, de l’indifférence publique et qu’il est en opposition formelle avec la pudeur des mœurs et les tendances morales de l’époque.

Quelle raison de nous donner des Ariane, des Hébé, des Héro, des Sapho, des nymphes ? Pourquoi même des Suzanne, des Ève, des Putiphar ?

A l’exposition de 1863, que je n’ai parcourue qu’une fois d’un pas très-rapide, il y avait dans la grande salle, à la place d’honneur, une figure de femme nue, couchée et vue de dos, que j’ai supposée être une Vénus Callipyge. Tout en exhibant ses épaules, sa taille souple, sa riche croupe, cette Vénus, par un