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Mazzini, politique de raison d’État, de serment et de parjure, ne diffère absolument en rien de celle des jacobins de 93, proscrivant au nom du peuple français les six septièmes du peuple français ; c’est la même que celle du patriciat romain, s’arrogeant droit de vie et de mort sur la milice citoyenne comme sur ses enfants et ses esclaves, et déléguant ce droit au consul ; c’est celle de Moïse faisant massacrer les Israélites idolâtres dans le désert ; de l’inquisition romaine et espagnole, envoyant au bûcher tout individu coupable ou seulement soupçonné d’hérésie ; de Ferdinand et Isabelle, bannissant de leurs foyers les Juifs et les Maures ; de Catherine de Médicis exécutant la Saint-Barthélémy ; de la sainte Ligue et des Jésuites, faisant assassiner tour à tour Guillaume le Taciturne, Henri III, Henri IV, etc. C’est la politique de toute théocratie, de tout absolutisme et de toute démagogie. Seul le système fédératif, fondé sur le libre contrat, faisant en conséquence de la pure justice sa maxime souveraine, est opposé à cette politique d’incendie et de carnage.



CHAPITRE IX.


L’esclavage et le prolétariat.


Ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, à trois mille lieues des régions sur lesquelles plane l’idée mazzinienne, est une preuve éclatante de cette vérité qu’en de-