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nance du roi doit être contre-signée par un ministre ; mais il redevient personnel en tant que c’est le roi qui choisit les ministres, et qu’il est bien difficile qu’il n’en trouve pas, au besoin, un qui signe pour lui. Tout cela, quand on y regarde de près, est assez hétéroclyte, et l’événement l’a prouvé. Mais enfin cela se peut comprendre : c’est plus raisonnable, après tout, que la monarchie absolue ; nous avons même reconnu que de toutes les fondations de l’empirisme ç’avait été jusqu’à présent la plus heureuse. On peut donc admettre que dans une société où la monarchie est reconnue partie intégrante du système politique, concurremment avec la souveraineté du peuple, le serment peut être requis par la couronne. Monarque et sujets sont liés les uns envers les autres, comme ils l’étaient au moyen âge, mais par un pacte ou serment différent de celui du moyen âge. C’est ce que les hommes de 89 exprimèrent par la formule : La Nation, la Loi, le Roi.


Revenons maintenant à Mazzini et à sa politique.


Mazzini est l’homme de l’unité, ce qui implique, sinon tout à fait la monarchie constitutionnelle, au moins la république unitaire, essence pure de monarchie. En vertu de son principe, non-seulement Mazzini pourrait exiger de ses adhérents le serment de fidélité à la République une et indivisible, supérieure au droit et à la liberté, et dont il a fait une idole ; il pourrait même le prêter et le faire prêter à tout représentant, individuel ou collectif, de cette République, à Victor-Emmanuel, par exemple, envers qui l’on peut dire qu’il s’est engagé de son côté par serment, quand