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elles se ressembleront quant aux principes, de même qu’aujourd’hui toutes les monarchies constitutionnelles se ressemblent. À quoi bon encore ce recours à la classe bourgeoise et toutes ces préoccupations de juste-milieu, quand l’esprit de la Démocratie elle-même est de faire qu’il n’y ait plus ni classe inférieure ni classe élevée, mais un seul et même peuple ? Possédez-vous les éléments d’une bourgeoisie, pas plus que d’une noblesse ? La France demande le gouvernement du droit par une institution de justice et de liberté qui subsiste enfin par elle-même, immuable dans sa loi, variable seulement dans le détail des applications.


Cette institution, vous êtes tenu, journaliste de la démocratie, de la chercher comme moi ; et comme vous n’avez que ces deux alternatives, l’autorité ou le contrat, vous êtes tenu de justifier votre unité, non de la mutiler, ni de l’abâtardir, ce à quoi vous ne réussirez pas, ou bien d’accepter la Fédération.


J’ai méconnu, selon M. Morin, l’idée moderne de nationalité. Mais ce qu’il appelle avec tant d’autres nationalité, est le produit de la politique bien plus que de la nature : or, la Politique ayant été jusqu’à ce jour aussi fautive que les gouvernements dont elle est le verbe, quelle valeur puis-je accorder aux nationalités sorties de ses mains ? Elles n’ont pas même le mérite du fait accompli, puisque l’institution qui leur a donné naissance étant précaire, les soi-disant nationalités, œuvre d’un vain empirisme, sont aussi précaires qu’elle, naissent et disparaissent avec elle. Que dis-je ? Les nationalités actuellement existantes venant