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M. Guéroult n’entend rien à ces choses. L’enfantinisme, duquel il est sorti, et dont ni lui ni son auteur M. Enfantin ne sauraient montrer la filiation historique et philosophique, l’enfantinisme, qui a fondé la promiscuité du concubinat, glorifié la bâtardise, inventé le panthéisme de la chair, fait de l’adultère une fraternité, et qui s’imagine que les institutions humaines éclosent, comme les rotifères de M. Pouchet, de la boue des gouttières ; l’enfantinisme, dis-je, est le communisme dans ce qu’il a de plus grossier, l’unité dans ce qu’elle a de plus matériel ; comme tel, il est l’ennemi juré de toute descendance authentique ; il a horreur des générations saintes, des noms patronymiques et des religions domestiques ; les fils de famille ne sont pas pour lui des liberi, comme disaient les Romains, c’est-à-dire des enfants de la Liberté, ce sont des enfants de la Nature, nati, naturales ; ils ne sont point à leurs parents, mais à la communauté, communes ; ce qui n’empêche pas à l’occasion les enfantiniens, et pour peu que cela leur serve, de se dire dynastiques. Car la dynastie, après tout, si elle est loin de la théocratie enfantinienne, n’en représente pas moins, quoique d’une manière très-imparfaite au gré de la secte, l’Autorité et l’Unité, hors desquelles point de salut. Du droit la notion n’existe pas dans cette école de chair : ce qu’elle estime dans la démocratie, c’est l’anonyme ; ce qu’elle aime dans un gouvernement, c’est la concentration ; ce qui lui plaît dans l’empire fondé par Napoléon Ier et restauré par Napoléon III, ce n’est pas cette série traditionnelle, illusoire selon moi, mais pleine de majesté, dont il serait le développement, ce sont les coups de main qui mirent fin à la république et imposèrent silence à la pensée libre ; ce