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charme de tout ce qu’il aime, les sociétés par actions et les grandes unités politiques ? J’ai rappelé dans ma dernière brochure, d’après la statistique budgétaire des différents États de l’Europe, et M. Guéroult connaît ces documents aussi bien que moi, que les frais généraux de gouvernement progressent en raison directe et géométrique de la centralisation, en sorte que, la moyenne de contribution par tête étant de 15 fr. 77 dans le canton de Vaud, plus la contribution fédérale qui revient aussi par tête à 6 fr. 89, total 22 fr. 66 ; — cette même moyenne s’élève à 30 francs en Belgique et à 54 en France. Cependant nous voyons qu’en Suisse, pour une population de 2,392,760 habitants, il existe vingt-cinq gouvernements cantonnaux, plus le gouvernement fédéral, total vingt-six états-majors, comme dit M. Guéroult. Je ne connais pas les budgets des autres cantons ; mais en les supposant tous égaux à celui de Vaud, l’un des cantons les plus peuplés et les plus riches, on aurait pour dépense totale de ces vingt-six gouvernements une somme de 53,821,531 fr. 20 c. En France, pour une population de 38 millions d’âmes, c’est-à-dire seize fois plus considérable que celle de la Suisse, il n’y a qu’un seul État, un seul gouvernement, un seul état-major ; mais il coûte, d’après les prévisions du dernier budget, deux milliards soixante-huit millions, soit, par tête, 54 fr. 40. Et dans ce budget, les dépenses des communes, celles de la ville de Paris, par exemple, dont les taxes d’octroi s’élèvent ensemble à 75 millions, et qui fait des dettes, ne sont pas comprises. Voilà à quoi M. Guéroult aurait essayé de répondre s’il avait été de bonne foi. Mais ce qui est bon à savoir n’est pas toujours bon à dire, et M. Guéroult a