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similitude de principes, que la France revenant aux mœurs constitutionnelles, un traité de garantie mutuelle unirait les intérêts capitalistes de France, d’Italie et d’Autriche ? J’ai montré précédemment que cette consolidation du bourgeoisisme, comme disait Pierre Leroux, est dans les données de la monarchie constitutionnelle. Dans ce cas ne parlons plus ni de nationalité ni de démocratie ; laissons surtout de côté la devise saint-simonienne, qui considérait l’émancipation de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre comme la fin de la Révolution. L’unité italienne, se mariant dans ces conditions à l’unité française et à l’unité autrichienne, et formant avec elles trinité, se trouverait alors tournée, contre qui ? contre le prolétariat des trois pays. Dira-t-on que je calomnie les sentiments démocratiques et socialistes de M. Guéroult ? Mais ici le passé et le présent répondent de l’avenir : le saint-simonisme, qui le premier par la bouche de Saint-Simon dénonça la féodalité industrielle, s’est donné pour mission, en la personne de M. Enfantin et de ses disciples, de la réaliser. C’est pour cela que nous l’avons vu opérer sa conversion, d’abord vers la monarchie de juillet, puis vers le deuxième Empire ; en sorte que du républicanisme transitoire de M. Guéroult il ne reste rien, pas même une intention.


M. Guéroult reproche au gouvernement fédératif de multiplier les états-majors. L’objection de sa part manque de sincérité : c’est le contraire, il le sait, qui est vrai. Qui croira qu’un adepte de M. Enfantin, un de ces sectaires qui ont tant contribué, depuis vingt ans, à multiplier les grandes compagnies, se plaigne sérieusement de ce qui fait le