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entendez-vous, et une République fédérale encore, pourrait rendre la liberté aux Italiens et aux Polonais ; et M. Taxile Delort, ancien républicain, tire de là un argument en faveur de la monarchie de Victor-Emmanuel ! Ces pauvres piémontistes ! Ils ne savent plus même comprendre ce qu’ils citent : quand on leur dit République ou Fédération, ils entendent unité et royaume !...


Autre citation de M. Delort, toujours sans indication de l’ouvrage :


L’insurrection des nationalités italienne, hongroise, polonaise, croate, qu’est-elle sinon la négation de cette grande féodalité des nations créée hors de tout droit et de toute loi par la Sainte-Alliance ?


Assurément je nie la grande féodalité des nations, aussi bien celle du moyen âge que celle du siècle présent ; je nie la féodalité nobiliaire et la féodalité industrielle ; je nie la féodalité des États, et pourquoi ? Sans doute parce que je suis fédéraliste. À quoi bon alors me rappeler cette phrase ? Est-ce que je la désavoue, et pourriez-vous me dire en quoi elle vous sert ? Mais vous qui faites la nationalité synonyme d’unité, et qui par l’unité revenez avec tant de précision, quoique républicain, à la MONARCHIE, que faites-vous que de reformer cette grande féodalité dont la condition élémentaire est l’unité et la formule supérieure la Sainte-Alliance ?


N’est-ce pas le même Proudhon, poursuit M. Delort, qui écrivait à la même époque : – La Révolution en Europe est identique et universelle ; la contre-révolution est pareillement identique et