Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Si la pensée de Villafranca, bien que proposée par un Empereur, avait été appuyée, il serait arrivé fatalement l’une de ces deux choses : 1o le plus fort des deux principes, le principe surnaturaliste ou le principe rationaliste, aurait absorbé l’autre ; la Révolution aurait prévalu contre l’Église, ou l’Église aurait étouffé la Révolution ; ou bien 2o les deux principes transigeant auraient donné lieu par leur amalgame à une idée nouvelle, supérieure à l’un au moins de ses constituants sinon à tous deux ; dans tous les cas les amis du progrès auraient eu à se réjouir de l’évolution. Le parti de l’unité n’a pas de ces aspirations. De la Révolution il ne connaît rien, Nescio vos, lui dit-il ; de l’Église il est toujours prêt à recevoir la bénédiction : donnez-lui le patrimoine de saint Pierre pour en composer son royaume et il baisera la mule du Pape, aussi indifférent au fond à la distinction du temporel et du spirituel qu’à la liberté et à la nationalité.



CHAPITRE VIII.


Danger d’une rivalité politique et commerciale entre
la France et l’Italie dans le système de l’unité.


Il est de principe dans le contrat de bienfaisance, que le bienfait reçu ne peut pas devenir pour le bénéficiaire un moyen de nuire au bienfaiteur : maxime écrite dans