Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



La conduite des Suisses en cette circonstance est excellente à citer. Ainsi que je le disais tout à l’heure, on peut prévoir qu’un jour ce ne sera pas seulement à une corporation religieuse que la Révolution aura affaire, mais à une insurrection, soit du catholicisme, soit de tout le christianisme. Alors plus de doute : la société aurait le droit d’opposer ses fédérations justicières à ce nouveau Sunderbund ; elle déclarerait les églises insurgées, quelles qu’elles fussent, coupables d’attentat envers la morale et les libertés publiques, et elle sévirait contre les propagandistes. Mais le temps ne paraît pas arrivé et tel n’est pas d’ailleurs le souci des unitaires. La conflagration des idées mystagogiques n’entre pas dans leurs prévisions. Ce qu’ils demandent, en protestant de leur respect le plus profond pour le Christ et sa religion, c’est d’enlever au Pape sa couronne afin d’en faire hommage à Victor-Emmanuel, et de violer ainsi une fois de plus le principe fédératif, identique en Italie au principe de nationalité même.